De l’Osier pour les Oiseaux d’Ohio

J’ai enfin réalisé mon premier projet de vannerie en osier ! 

Une mangeoire pour nourrir et observer les oiseaux ! On l’installe sur une fenêtre grâce à des ventouses. Les oiseaux qui viennent s’y nourrir s’offrent à nos yeux amusés.

Une matinée avec les oiseaux

Tous les matins après son café, mon compagnon appelle les oiseaux en sifflotant. Puis il remplit la mangeoire avec des graines de tournesols. Je l’entends et souris. Bientôt, un « tap! » à la fenêtre nous informe qu’un tout petit Troglodyte de Caroline prends son petit déjeuner, posé sur le rebord de la mangeoire. Une Mésange bicolore suit presque aussitôt, elle s’impose avec sa huppe qui lui donne un air espiègle. Un couple de Cardinal rouges, plus timides, attend son tour perché sur la clôture en osier. Le mâle, dans son rouge glorieux, contraste avec la neige fine de la mi-janvier, délicatement posée sur les branches nues. La femelle d’un brun pâle est alerte, elle s’avance puis hésite. On lui souffle des mots d’encouragement mais c’est contre-productif, absurde même, le moindre geste ou bruit l’effraie. Mésange de Caroline, Geai bleu et Junco ardoisé suivront selon les aléas de la matinée.

Vannes et Vannerie

Je suis contente que le père m’ait spontanément proposé puis donné un cours de vannerie dans une même journée. Après plusieurs insistances de ma part, plus ou moins sur le ton de la blague, l’idée m’avait échappée. Je lui avait même dit : « I’ll weed if I can weave ! » l’été dernier. Weed pour désherber et weave pour tresser, ou dans ce cas vanner.

Il m’a montré patiemment comment sélectionner mes brins d’osier, les montants (uprights) et les traverses (weavers). J’ai pu utiliser ses outils et son poinçon pour courber ou replier les montants et créer des espaces dans les brins serrés. J’ai appris la technique Three rod wale où trois brins qui se suivent sont utilisés simultanément.

Un brin obsessionnelle

La même semaine, dans un état d’enthousiasme frénétique, j’ai fait quatre autres mangeoires. Je me plaisais à dire qu’après dix, la répétition ferait évoluer mes gestes vers un instinct naturel et ma vannerie vaudrait quelque chose. La cinquième mangeoire est jolie et sans erreurs apparentes. 

Mon stock limité d’osier frais, récupéré des rejets de la récolte, a mis un terme à ma fixation un brin obsessionnelle. 

Le dernier projet que j’ai pu accomplir avant de prendre l’avion de retour en France est un petit plateau avec pas mal d’erreurs plus ou moins charmantes. (les montants étaient trop épais à la fin et j’ai eu du mal à les replier)

Par entrain ou déni, j’ai mis du temps à légitimer mes douleurs intercostales qui pourtant m’empêchaient de dormir sur le côté. J’ai fini par réaliser qu’elles avaient un lien direct avec la pression répétée imposée à mes doigts, mains, bras et haut du corps avec chaque brin d’osier. 

Plateaux à fleurs et oiseaux

Pression et précision sont les mots qui flottent dans ma tête quand je me remémore ces expériences de vannerie. Je veux apprendre à faire une anse et persévérer avec d’autres plateaux. Ils me serviront à récolter et faire sécher mes fleurs et herbes préférées : camomille, bleuet, lavande et sauge. Je veux aussi finir mes dix mangeoires et partager l’apprentissage avec mes proches. J’aimerais les sensibiliser et les amener à nourrir les oiseaux, surtout l’hiver.

Les oiseaux cités dans cet article sont à retrouver dans l’eBook « Living Willow Farm’s Winter Birds », disponible en boutique.

• Troglodyte de Caroline, Carolina Wren
• Mésange bicolore, Tufted Titmouse
• Cardinal du Nord, Northern Cardinal
• Geai bleu, Blue Jay
• Mésange de Caroline, Carolina Chickadee
• Junco ardoisé, Dark-eyed Junco
• Bruant à gorge blanche, White-throated Sparrow