Pourquoi Calaca ? Du folklore mexicain au crâne de Van Gogh

Lors d’un voyage au Mexique en 2016, ma grand-mère mexicaine Angela m’a baptisée « La Calaca ». 

Dans le folklore mexicain, la Calaca est la figure du squelette. Elle est célébrée pendant les fêtes des morts au Mexique. Pourquoi ce surnom ? Ma grand-mère me trouvait trop maigre ! Elle disait même parfois « Calaca flaca« , « squelette maigre« , ce qui nous faisait beaucoup rire avec ma cousine Ana. 

J’aime bien le côté un peu absurde du nom et j’aime me souvenir de l’affection de ma grand-mère. Ce nom me rapproche d’elle et par extension de mes ancêtres. 

Les mexicains s’efforcent de faire de la mort une fête et ce n’est pas forcément macabre, c’est plutôt une transcendance. Je trouve ça très inspirant. Penser à la mort n’est pas facile mais à force de petites icônes et statuettes posées chez moi, j’essaye de l’introduire dans ma vie. Un de mes tableaux préférés de Van Gogh est Crâne.

Le Crâne de Van Gogh, 1887

C’est peut-être ma sensibilité mexicaine qui m’a poussé à admirer ce tableau. Dès l’adolescence, je lui trouvais plein de grâce dans l’urgence des coups de pinceaux et les couleurs vives qui soulignent un objet de mort. Il m’émeut beaucoup dans son audace et sa liberté. J’aime Van Gogh pour sa capacité à sublimer le banal avec fougue : Iris par ci par là, arbres variés, un Crabe incroyable sur fond vert, paysages et paysans. Chaque coup de pinceau me paraît comme faire partie d’une danse spontanée, presque irréfléchie, et pourtant tout semble à sa place. Chaque traits et couleurs sont comme une évidence.

La Calavera, le Crâne, de Van Gogh, est épurée et contrastée avec ses couleurs complémentaires. Les lignes rouges entourent des touches de vert, les tons bleu gris font écho aux tons oranges du côté haut gauche du crâne. Elle rappelle l’iconographique mexicaine : le soleil et la lune qui se partagent chacun une moitié l’un de l’autre. Des images simples et fortes. 

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